29 septembre, 26’000 pas, 18 Km

Isou et Manablog

Aux côtés de Mana le Sage

Cette journée fut incroyable et j’en suis encore très émue. Nous avons pris un avion à hélices pour l’île de Rikohu, île la plus à l’est sur la Terre, en compagnie de tous les militants pacifistes les plus engagés de ce pays. J’étais très émue de me retrouver aux côtés d’une cinquantaine de passagers connectés aux mêmes valeurs que les miennes, de me sentir dans un “avion ami”…

Nous atterrissons sur l’ île la plus austère et sauvage que j’ai vue de ma vie. Il pleut, il vente et c’est brumeux.

Les îles Chatham, Rekohu en māori, sont un archipel néo-zélandais situé à environ 800 kilomètres à l’est de l’île du Sud et baigné par l’océan Pacifique Sud. Comptant une dizaine d’îles distantes d’une quarantaine de kilomètres, seules deux sont habitées : l’île Chatham, la plus grande, et l’île Pitt.

Vraisemblablement découverte pour la première fois par les migrations māoris, elle est habitée dès l’an Mil et redécouverte par les navigateurs européens le 29 novembre 1791 lorsque le britannique William R. Broughton s’en approche à bord du HMS Chatham, donnant alors le nom occidental à l’archipel et en prenant possession au profit du Royaume-Uni.

L’archipel est peuplé d’une peu plus de 700 personnes d’origines européenne, māori et moriori installées sur les îles Pitt et Chatham et en majorité à Waitangi, le principal village situé sur l’île Chatham.

Nous sommes reçus, en silence et avec une bienveillance infinie par plusieurs représentants du peuple moriori. Les femmes portes des plumes dans les cheveux et des boucliers de plume blanches délicatement posés sur une robe de dentelle noire.

Le merveilleux bouclier de plume de Sharon Wadsworth

Le merveilleux bouclier de plume de Shirley King

Chants et bénédictions nous accompagnent. Nos hôtes honorent leurs ancêtres et rappellent combien ils ont été courageux. « En 1835, ils ont été massacré ici par une vague d’immigration maori parce qu’ils ont fait le choix de la non-violence. Au lieu de se battre, ils ont tendu la main au prix de leur vie.  Nous leur devons tout, l’inspiration et l’exemple » a raconté Mana Cracknell, leur chef spirituel dont la sagesse, l’humour et l’humilité me touche beaucoup.

Après plusieurs témoignages et discours, nous sommes invités à fraterniser en nous échangeant ce baiser rituel chez les Maoris et les Morioris. Il y a quelque chose de très intime et sincère dans ce contact de front à front. Je le vis comme un geste d’une grande pureté et sans âge.

Nous sommes invités à un dîner à l’abondance rare, avec chair d’oursin et homard géants, coquilles saint-jacques et fruits de mer avec lesquels l’île a fait sa réputation.

Je finis ma nuit a rédiger mon communiqué de presse du jour et je suis déjà exténuée car nous dormons très peu tant le programme est chargé. Et la suite de l’aventure semble toujours plus riche et intense.

Et ce matin, lever à l’aubre pour vivre en conscience les premiers rayons de soleil qui arrosent la Terre. J’ai besoin de m’isoler du groupe pour vivre cela et intégrer pleinement l’énergie et la douceur que je souhaite diffuser sur ma route. Juste le temps de prendre une photo et de réciter le mantra moriori de l’aube « Karaki » qui signifie « Mère Nature, me voici… »

Au lever du soleil, le premier sur la terre... mon coeur bat pour ce monde que j'aime tant.

Au lever du soleil, le premier sur la terre... mon coeur bat pour ce monde que j'aime tant.

Video par Alvaro Orus

One Response to 29 septembre, 26’000 pas, 18 Km

  1. marie 1 octobre 2009 at 10 h 48 min #

    merci de nous faire partager tout ça, jusqu’au fond de la Sologne française…
    nos pensées t’accompagnent. 1000 baisers

Répondre à marie Click here to cancel reply.

*