Cérémonie de recueillement pour la paix sur l’île de Gorée

De retour sur mon blog après 4 jours de panne technique! Mille excuses pour ce silence indépendant de ma volonté. Je crois que mon ordinateur a fait un mini “burn out”. Il a du surchauffé comme moi et nous avons du le mettre sous perfusion à New York aux bons soins de génies américains d’Apple!

En résumé depuis le Sénégal:

Nous avons visité l’île de Gorée et son histoire. J’ai été bouleversée par le récit de ce lieu chargé de la mémoire de la traite des esclaves en Afrique. Nous avons visité la très émouvante “Maison des Esclaves”, dernière des esclaveries de Gorée construite par les Hollandais en 1676, entièrement restaurée en 1990 par l’association Gorée – Fraternité avec l’aide de l’UNESCO.
Pendant trois siècles des millions de noirs de toute l’Afrique de l’Ouest ont quittés Gorée pour l’Amérique et les Antilles. Ils furent chassés, torturés et arrachés de leur sol natal pour être vendus et troqués contre des marchandises, avec la complicité de certains dirigeants africains eux-mêmes.
La traite négrière a débutée en Afrique en 1441, quand les Portugais commencèrent à vendre en Europe des Africains comme esclaves. Puis pendant quatre siècles le commerce triangulaire a déporté 15 à 20 millions d’Africains vers les Amériques : Les bateaux partaient du Portugal, France, Hollande et Angleterre chargés de “pacotille”, tissus, barres de fer, armes, munitions, alcool, verroterie …
En Afrique la “pacotille” était échangée contre des esclaves, revendus ensuite en Amérique et aux Antilles pour travailler dans les plantations de canne à sucre, coton et café. Les bateaux négriers rapportaient ces produits en Europe au terme de leur fructueux voyage …
Le mouvement abolitionniste s’imposa au 19ème siècle. La traite négrière prit fin en 1833 dans les colonies Anglaises. Napoléon interdit la traite le 29 mars 1815, mais les Français continuèrent clandestinement jusqu’en 1848 quand l’esclavage fut réellement aboli par la France. A Gorée, dans la Maison des Esclaves, des centaines d’hommes, femmes et enfants étaient entravés et entassés dans de minuscules et sombres cachots. Avant d’être embarqués sur un bateau en franchissant la porte du “voyage sans retour”, au bout du couloir sous les escaliers en fer à cheval qui donne directement sur la mer … Nous avons une discussion très vive avec notre guide qui attend beaucoup des pays occidentaux un repenti ou une indemnisation. L’une de nos amies organisatrice lui a dit avec justesse qu’il n’y avait rien à attendre de l’extérieur, que seul les Africains eux-mêmes devaient reprendre leur pouvoir et faire pression sur le gouvernement pour ne plus laisser piller leurs ressources naturelles. Un visiteur africain, enseignant d’histoire, a lui-même rejeté toute forme d’indemnisation:”Comment monnayer la mémoire de nos ancêtres? Leur vie et leurs souffrances n’ont pas de prix. Notre devoir consiste à faire en sorte que cela ne se reproduise plus, nulle part sur la planète”.

Puis nous nous sommes réunis avec des amis africains de Guinée, du Mali, du Mozambique et du Sénégal, Chrétiens, juifs et Musulmans pour observer plusieurs minutes de silence en hommage aux victimes de la traite négrière.  Rafael de la Rubia a justement rappelé que l’esclavagisme continue aujourd’hui sous une autre forme et surtout, de manière volontaire:”Nous acceptons les cartes de crédit, nous achetons des biens de consommations par désir et non par nécessité, nous sommes conditionnés par les lois du marché et la toute-puissance de l’argent dans nos habitudes d’achat et de comportement”.

A notre retour à Dakhar, nous avons participé à notre Marche sénégalaise aux côtés d’une centaine de personnes enjouées  avant de nous envoler, à 2 heures du matin, pour New York.
La vidéo de l’île de Gorée sera publiée dans quelques jours ici même…

1 er décembre: une marche à New York sur le pont de Brooklyn et sous la pluie. Extraordinaire…

1 rencontre avec Ban-Ki-Moon hier aux Nations-Unies…

Je développerai ces deux nouvelles dans quelques heures sur mon blog…

One Response to Cérémonie de recueillement pour la paix sur l’île de Gorée

  1. Colette Hein Vinard 3 décembre 2009 at 0 h 28 min #

    Merci pour ce beau message de mémoire et de recueillement, et pour la conclusion relative à l’esclavage que représente la consommation effrénée… C’est actuellement plus grande source de problèmes écologiques et sociaux sur notre planète. Frédéric Beigbeder commente la folie de “notre société qui dépense des milliards pour donner envie à des gens qui n’en ont pas les moyens d’acheter des choses dont ils n’ont pas besoin”…
    Consciences humaines, éveillez-vous!!!

Laisser un commentaire

*