Nous nous sommes levés à 5 heures du matin à Tacna (après une panne d’électricité dans notre hôtel qui nous a privé d’eau et de lumière ) pour prendre le bus qui nous a conduit à la frontière entre le Pérou et le Chili. Nous avons été reçus par le Maire de la ville-frontière Arica et par la Présidente de la branche chilienne de l’association “Monde sans Guerres”. Un convoi de voitures et de motards est venu à notre rencontre et nous avons entamé notre première “marche sur 4 roues” car le tracé était si long qu’il a été décidé de le faire en voiture… Exceptionnellement, cette alternative ne m’a pas déplu pas tant j’étais fatiguée avant-hier. Nos nuits sont à nouveau très courtes. Nous nous sommes rendus sur la place de la ville où estrade, podium, sono, banderoles, public et groupes folkloriques étaient au rendez-vous. Une nouvelle fois, un Ancien a exécuté un rituel de purification et une cérémonie pour la paix en priant quelques élus municipaux et quelques représentants de l’équipe de base d’humecter les quatre coins d’un grand carré de tissu multicolore avec de l’eau contenue dans un verre. Je suis chaque fois impressionnée de voir la multitude de personnes qui se sont mobilisées depuis des mois pour organiser le passage de la Marche dans leur ville, la quantité incroyable d’artistes qui se produisent bénévolement pour l’occasion. Ce sont chaque fois des milliers de personnes, à tous les échelons de la société, qui se sont impliqués après leurs heures de bureau, pendant leurs jours de congés ou leurs vacances pour faire de cet évènement “l’évènement de l’année” dans leur région.
Pour la première fois en 3 mois, nous passons 2 heures à la plage!
Retour dans notre auberge où je partage ma chambre avec Pepa et Ariadna, la fille de Rafael de la Rubia. Quel bonheur de vivre des instants de partage avec des femmes bien dans leur peau, adorables, simples et humbles. Ouuffff….. Depuis 10 jours, l’équipe de base s’est divisée en deux groupes: l’une a parcouru la zone “atlantique” et l’autre (celle dont je fais partie) a voyagé à travers la zone “pacifique”. Nous nous retrouvons tous le 29 à Santiago du Chili.
Et depuis 2 jours, notre groupe “Pacifique” s’est lui-même scindé en deux: un groupe partant au Nord du Chili (nous) et un autre marchant dans le Sud du pays.
Ce matin, nouveau réveil à 5 heures pour poursuivre notre traversée du désert de l’Acatama. Rien sinon des dunes et de la rocaille à perte de vue. Je m’étonne d’y découvrir des panneaux publicitaires géants faisant la promotion de sous-vêtements! A part quelques bus quotidiens qui passent au milieu de ce paysage lunaire, je ne vois pas à quel genre de public s’adressent ces pancartes.
Je trouve aussi touchant de voir le long de la route de petits oratoires ou de minuscules chapelles mortuaires entourées de dizaines de bouteilles d’eau. Dans le désert, l’eau est ce qu’il y a de plus précieux bien sûr. Alors en lieu et place des bonnes fleurs de chez nous, les Chiliens offrent de l’eau à leurs défunts. C’est le bouquet de fleurs en plastique local!
Il y a aussi beaucoup de messages immenses inscrits sur les dunes avec des pierres. Soit une déclaration d’amour, soit une “pub” pour une entreprise. Le sable est l’affiche publicitaire régionale. J’adore ces petits mots d’amour comme “Marita me amor” écrits une dune, à la merci des caprices du vent, éphémère comme une passade.
“ça doit être bien de faire la fête tout le temps” 1000 bisous de sidonie!