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Sous une pluie diluvienne, Brooklyn Bridge avec plus de 2000 New-Yorkais

C’était l’une des Marches que j’ai préféré. Malgré la pluie et le froid, les Américains sont venus en masse  à notre rendez-vous de la paix. Et quelle force, quelle détermination, quelle énergie dans leurs pas! Souvent, au cours de cette grande Marche, il nous est  arrivé de donner de l’énergie à ceux qui marchaient avec nous. Cette fois, j’ai clairement reçu en retour une magnifique leçon d’engagement et de détermination. Ce sont eux qui m’ont donné “la patate”! Les Américains ont une longue expérience de l’activisme pacifique auquel s’ajoute beaucoup de gentillesse. C’est un bain de bienveillance, d’humour et de ténacité dans l’épreuve qu’ils nous ont offert. [...]

Washington DC: sur les pas des grandes hommes d’hier et d’aujourd’hui…

1 er décembre

Notre passage à Washington fut une étape particulièrement symbolique pour moi. Je suis née à Washington voilà 43 ans quand mon père était jeune diplomate suisse dans la capitale. Sur les marches du célèbre monument Lincoln où tant de grands hommes en ont fait rêvé d’autres avec leur discours, j’ai pu prendre la parole pour lui rendre hommage, à  lui qui à sa manière a contribué à promouvoir le dialogue entre la Suisse et les autres pays. Être ici, sur les pas de mon père comme sur ceux de Martin Luther King, donne du sens à ma vie. Père biologique, père spirituel. Je suis fière de revenir sur le lieu de ma naissance pour témoigner de mon engagement en faveur de la paix et la non-violence au-delà des frontières, des identités nationales et religieuses. Sur cette esplanade où Martin Luther King a tenu son fameux discours “I have a dream” devant plusieurs dizaines de milliers de personnes électrisées par son charisme, nous autres de la Marche, nous nous adressons à un public fantôme. Personne n’est venu à notre évènement aujourd’hui sinon la pluie et une vue imprenable sur le fleuve Potomac. Et bien c’est cela que je retiendrai de cet instant: l’enthousiasme et l’énergie des orateurs s’adressant à rien sinon au frémissement de la pluie auquel se sont ajoutés quelques cris et rires de jeunes touristes chinois bien plus fascinés par les chevaux de la police montée du monument Lincoln que par nos beaux discours. [...]

Le cadeau de Bernard Lafayette, grande figure de l’activisme pacifiste aux USA, aux marcheurs de la paix

Je n’oublierai pas cette soirée à l’église Riverside où Martin Luther King avait donné son fameux discours contre la guerre du Vietnam, en présence de Bernard Lafayette. J’étais fatiguée et mes pas avaient un peu perdu de leur force.
Il a suffit d’un discours de 20 minutes donné par l’ami de Martin Luther King, Bernard Lafayette, pour me rendre toute la vigueur dont j’avais besoin pour continuer à marcher avec conviction et détermination. A la dernière minute pendant laquelle j’ai tourné ces images, j’avais des larmes aux yeux, saisie par l’émotion et une foi immense communiquée par cet homme qui, avec quelques mots exprimés avec passion, a stimulé la nôtre. “Même si vos jambes sont fatiguées, votre âme doit être inépuisable. Marchez pour la justice, marchez pour la fin de la pauvreté, marchez pour la tolérance et l’harmonie entre les peuples, marchez! Marchez! Marchez!” [...]

Nous passons par Mexico, meutrie par la violence des cartels et la corruption

Je suis éblouie par la ville de Mexico. Propre, superbement agencée, spacieuse et abondante. Je suis éblouie aussi par la beauté des Mexicains et leurs traits si caractéristiques, sculpturaux et fins. Nous sommes reçus par une vingtaine d’organisateurs soignés et élégants. Le Maire de la Ville nous offre des chambres dans un hôtel 5 étoiles où nous pouvons récupérer de notre fatigue chronique, donner notre lessive et manger copieusement et sainement. Le paradis pour 48 heures. J’ai sauté quelques activités pour prendre le temps d’éditer 3 vidéos et de publier quelques articles sur mon blog. [...]

En route pour le Guatemala (part 1)

Plein les yeux, plein le coeur, plein la tête… Notre journée au Guatemala fut l’une des plus émouvantes pour moi. D’abord, j’ai été bouleversée par une rencontre inattendue et non planifiée par un groupe de civils en colère. Notre bus s’est arrêté au bord de la route et a été pris à parti par une trentaine de Guatémaltèques qui, au péril de leur vie, ont dénoncé devant nos caméras (avec leur autorisation) les abus de l’entreprise espagnole DEOCSA qui opère un monopole absolu sur la production et gestion de l’électricité dans tout le pays occasionnant des souffrances inacceptables pour le peuple. Le 24 octobre dernier, Víctor Gálvez Pérez, porte-parole du Front de Résistance contre les abus de l’entreprise DEOCSA (entreprise filiale de la multinationale espagnole Unión Fenosa) dans la ville de Malacatán (Guatemala), fut assassiné par un individu cagoulé. Mr Víctor Gálvez Pérez menait des activités de dénonciation des effets de l’activité de cette entreprise sur les habitants de la région. Derrière ma caméra, j’ai du mal à retenir mon émotion devant ce cri de détresse “en direct”. “Depuis 10 ans, nous subissons de coupures d’électricité en continu, détruisant nos réserves de nourriture ou tuant nos malades dans les hôpitaux. Des milliers de personnes n’ont pas d’électricité faute de maintenance ou parce qu’ils n’ont pas les moyens de payer des entreprises privées de réparation” s’insurge Ermilio, leur nouveau porte-parole. Ce dernier nous supplie d’intervenir d’une manière ou d’une autre pour les aider à retrouver le droit de vivre dignement et en sécurité. Nous accusons réception de leurs revendications à travers un document qu’ils nous ont remis à l’attention de la presse internationale.  Sans attendre et depuis notre autocar, nous avons envoyé un communiqué de presse aux agences (cf vidéo). Dans l’autocar, pour quelques heures, je suis songeuse et triste. Je ne peux pas comprendre qu’une poignée de cadres asservissent en toute (in)conscience des centaines de milliers d’individus les laissant dans la précarité la plus totale. Je suis bien d’avis que toute personne tenue sous la domination de quelqu’un ou de quelque chose doit s’affranchir par lui-même de ses chaînes et ne peut s’attendre à un appui extérieur. En même temps, il est du devoir de tout homme de prendre en compte le sort de son prochain et de prendre la mesure des conséquences de ses actes. Je suis  toujours et encore consternée par l’ignorance, la cupidité et l’égoïsme de quelques-uns. Je reconnais la nécessité de la souffrance en ce qu’elle nous permet de connaître nos limites, de surpasser nos épreuves et la transformer si possible en quelque chose de positif. Il faut parfois être repoussé jusque dans les derniers bastions de notre aveuglement pour se décider à ouvrir les yeux. Cela m’aide à supporter les barbares… [...]

Notre Marche bénie par les descendants des Mayas et des Garifundas (part 2)

Nous faisons l’expérience de phénomènes de “sychronicité” étonnants.
Alors que nous parcourons des centaines de kilomètres en autocar avec des retards énormes pour mille raisons, nous arrivons toujours sur les lieux des événements organisés pour la Marche Mondiale à la seconde même où un rituel de bénédictions commence, où nous devons prendre le micro, où la fanfare a juste fini de chauffer ses instruments. Malgré un agenda qui change de minute en minute, des imprévus et des actions spontanées, nos passages et nos marches dans les villes et les villages s’enchaînent avec une facilité étonnante. Ce qui m’impressionne, c’est que partout, absolument partout, des milliers de gens nous attendent, souvent depuis des heures et malgré nos retards, nous accueillent les bras ouverts. Visiblement, tous se mettent au service d’une cause qui les transcende, comme nous. Ce n’est pas les marcheurs qu’ils attendent, c’est un rendez-vous d’espoir avec l’Histoire. [...]

Au Salvador: inauguration d’une place pour la paix

Évènement particulièrement touchant: après une marche en fanfare, nous arrivons sur un place minuscule recouverte par un chapiteau. Une centaine de citadins se sont réunis autour de nous et le Maire a pris la parole pour demander à l’une de nos marcheuses de couper le ruban et inaugurer cette place fraichement baptisée “Place de la paix”, en l’honneur de la Marche. Puis une dizaine d’enfants se mettent à chanter et à danser, ce qui provoque des jets de larmes parmi nous.
Nous étions particulièrement fatigués car nous avons traversés 4 frontières ce jour-là, 3 fois avec le Honduras et une fois avec le Guatémala, pour nous rendre à diverses activités, avec toutes les lenteurs et complications administratives que cela implique. [...]

Nous plantons un arbre de la paix dans les ruines d’une cité maya millénaire

L’acte est symbolique mais non moins chargé de sens et d’émotion. Les organisateurs de notre Marche en Honduras ont eu une très bonne idée: planter un petit pin et une plaque commémorative en signe de notre passage sur ce lieu historique. Nous avons confié à cet arbre la vaste mission de grandir, de s’épanouir, d’écarter ses branches comme des bras ouverts vers la lumière et la vie. Petite graine de paix deviendra grande… [...]